AFAJA : Association Française des Avocats et Juristes Arméniens

Hrant Dink « DANS CINQ ANS JE SORS… »

Assassinat de H. Dink

Menaces contre la famille de la victime, propos raciste et dénonciation de la passivité de la Cour ont marqué la 10ème audience du procès des assassin et complices présumés du meurtre de Hrant DINK.


La dixième audience du procès des vingt personnes poursuivies pour l’assassinat, le 19 janvier 2007, du journaliste turc d’origine arménienne, Hrant DINK, s’est tenue le 6 juillet 2009 devant la 14ème chambre de la Cour d’assises d’Istanbul.

Ouverte depuis juillet 2007, cette procédure marque le pas, donnant le sentiment que ni le Parquet ni la Cour ne recherchent vraiment la vérité.

Les proches de DINK et les milieux progressistes avaient donc décidé de mobiliser à nouveau l’opinion.

S’étant donné rendez-vous le samedi 4 juillet en fin d’après-midi sur l’avenue Istiklal, la plus célèbre artère de la ville, près de deux mille personnes ont formé une chaîne humaine de solidarité longue d’un kilomètre, aux cris de « Pour Hrant, pour la justice », « Le sang coule, l’État regarde », « Nous sommes tous des Arméniens », réclamant avec détermination que tous les responsables de ce crime soient poursuivis en justice.

Le jour de l’audience, ils manifestaient à nouveau aux abords du tribunal.

A la demande des avocats des parties civiles, à l’instar de l’audience du 20 avril dernier (cf NAM n° 153), le bâtonnier de Paris, Christian Charrière Bournazel, avait de nouveau mandaté une mission d’observation judiciaire composée de Me Vincent Nioré, membre du Conseil de l’Ordre et Me Alexandre Aslanian, vice-président de l’AFAJA (Association Française des Avocats et Juristes Arméniens).

Cette délégation était renforcée par la présence hautement symbolique du bâtonnier de Bruxelles, Yves Oschinsky, capitale de cette Union Européenne que la Turquie ne pourra espérer intégrer qu’au prix du respect d’un certain nombre de principes au rang desquels figure le respect des droits de ses minorités.

Me Yücel Sayman, ancien bâtonnier d’Istanbul avait tenu à être présent aux côtés des avocats de la partie civile et en solidarité avec ses confrères belge et français dont la présence avait été déclarée indésirable par l’actuel bâtonnier, Muammar Aydin, au demeurant négationniste du génocide arménien.

Dans la chaleur étouffante d’une salle trop exiguë, au regard de l’intérêt médiatique suscité par ce procès, l’audience a débuté en fin de matinée en présence de Ogün Samast, Yasin Hayal, Erhan Tuncel, Ahmet Iskender et Ersin Yolcu, assis dans le box et seuls parmi les vingt accusés à être détenus.

« Crève,Arménien, crève ! »

Deux témoins se sont succédés à la barre accréditant la thèse que Samast, présenté par l’acte d’accusation comme l’assassin ayant agi seul, était en réalité accompagné lors du repérage préalable et le jour du crime.

Mesut Oz témoigne avoir pris un verre avec Dink, une semaine avant son assassinat dans le quartier de Bakirkoy et précise qu’après avoir découvert la photographie de Samast dans la presse, il l’a reconnu comme étant présent lors de sa rencontre avec Dink et qu’il les surveillait en compagnie d’une personne.

Réagissant à ces propos, Samast répond ne pas savoir où se trouve Bakirkoy et se scandalise que ce témoignage soit apporté plus de deux ans après les faits.

Mesme Havva, employée dans une épicerie proche du journal Agos, et auditionnée à deux reprises lors de l’enquête, décrit quant à elle comment Samast l’a bousculée alors qu’elle marchait derrière Dink et a tiré sur le journaliste.

Interrogée par le Président Erkan Canak pour savoir si une autre personne accompagnait Samast, elle répond : « Oui, l’autre a fait signe de la main à Samast et ils sont partis en courant ensemble. Ils ont bousculé une fille dont le sac est tombé par terre. Il y a eu des pleurs des fenêtres de l’immeuble du dessus » [bureaux de Agos]. Elle ajoute qu’il pourrait s’agir de Yasin Hayal.

Elle confirme enfin, comme elle l’avait soutenu aux enquêteurs, que l’assassin s’est adressé à sa victime en criant : « Crève Arménien, crève ! ».

En réponse, Samast maintient avoir agi seul, déclarant que la personne qui courrait à ses côtés n’était qu’un livreur de lehmedjoun et niant les injures racistes qui lui sont imputées.

Déjà condamné dans le cadre de l’attente du Mc Donald à Trabzon, l’accusé Yasin Hayal, se cantonne à déclarer qu’il n’était pas Istanbul le jour du meurtre, que les rapports de police l’établissent et se refuse à toute autre déclaration.

La première suspension d’audience a été l’occasion pour les membres de la mission d’observation judiciaire de s’exprimer devant la presse.

Le bâtonnier de Bruxelles, intervenu plusieurs années auparavant pour le procès de l’avocate turque Eren Keskin, rappelle les exigences de la Convention européenne des droits de l’homme et notamment le principe du droit à la vie et au procès équitable.

Me Nioré fait état d’un courrier au terme duquel « le bâtonnier de Paris et son Conseil de l’Ordre suivent avec attention ce procès en solidarité avec leurs confrères du barreau d’Istanbul fidèles à la mémoire de Hrant Dink ».

Me Aslanian pour l’AFAJA se félicite des liens initiés entre avocats français d’origine arménienne et confrères turcs et dit son espoir que la Cour fera désormais droit aux demandes d’actes et de jonction des procédures, essentielles à la manifestation de la vérité.

A la reprise de l’audience, un autre témoin, Veysal SAHIN, poursuivi pour le meurtre d’un missionnaire à Malatya et qui travaillait à l’époque des faits pour les services de renseignement de Trabzon, déclare que Yasin Hayal, croisé dans les locaux de la gendarmerie, lui y avait été présenté comme « quelqu’un de bien, un bon patriote ».

Si ces propos attestent de la collusion entre certains des accusés et les forces de sécurité, le témoignage suivant illustre, quant à lui, les tentatives de brouiller les pistes auxquelles se livrent certains milieux proches des dites forces.

Lors de la précédente audience, cinq détenus poursuivis pour d’autres causes étaient venus déclarer qu’ils avaient été destinataires d’une confidence émanant d’un autre prisonnier, Ertugrul Balci, selon laquelle Ogün Samast ne serait pas l’assassin de Dink et que Celalettin Cerrah, directeur des services de renseignement d’Istanbul connaîtrait la véritable identité du tueur.

Fils de l’ancien directeur de la sûreté d’Istanbul, l’intéressé nie la révélation qui lui est prêtée : « Je ne comprends pas pourquoi vous m’avez convoqué. Je n’ai rien à dire ».

C’est maintenant à Erhan Tuncel, l’indicateur qui se présente comme ayant fait remonter à ses supérieurs l’information quant au projet d’assassinat de Dink, d’être questionné par les avocats.

Il déclare avoir fait connaissance avec Yasin Hayal à Trabzon en 2002 mais que leurs relations se sont intensifiées après 2003 : « début 2006 nous étions dans un café Internet quand Yasin m’a dit qu’il allait tuer Dink. Il m’a indiqué qu’il comptait lui tirer dans la nuque. Il m’a demandé de l’aider. Je lui ai dit que j’allais le dénoncer. Il avait une dent contre les Arméniens. Mon contact m’a dit d’essayer de lui faire renoncer à ce projet, mais personne ne m’a dit de le surveiller de manière spécifique. Puis Yasin m’a dit qu’il avait trouvé quelqu’un d’autre pour accomplir le meurtre ». Après une deuxième suspension l’audience est sur le point de reprendre, il est 16 h 40.

La configuration de la salle d’audience oblige les membres de la famille DINK à passer à quelques centimètres à peine des accusés pour regagner leur place, située à côté de celles de leur avocats.

C’est alors qu’Ogün SAMAST fixant du regard Delal et Khosrov DINK, fille et frère de la victime, menace d’une voix basse mais intelligible : « Attendez, dans cinq ans je sors et vous verrez ! ».

Tout le monde dans l’assistance semble avoir entendu ces paroles haineuses sauf le Procureur et les juges qui ne réagissent pas.

Face à la passivité de la Cour, le frère de Dink répond au nom de sa famille à Samast : « Nous, nous ne savons pas tuer ».

En guise de défense, Samast déclare mollement : « J’ai juste dit que je sortirai dans cinq ans » attestant involontairement mais de manière éclatante de son sentiment de quasi-impunité.

C’est alors que les avocats des parties civiles s’élèvent pour dénoncer la complaisance de la Cour à l’égard des accusés depuis le début du procès.

« Je ne comprends par que vous ne réagissiez pas Monsieur le Président aux insultes qui sont proférées » s’étonne une avocate d’un certain âge qui se voit aussitôt traitée à voix basse de « pute » par Samast.

Maître Bahri Belen, dénonçant le comportement de l’assassin présumé, interpelle le Président : « Il vous appartient d’assurer la police de l’audience. Ce n’est pas à nous, les avocats, de rappeler à l’ordre l’accusé. A la première audience j’ai cru que Samast éprouvait des remords quand il a déclaré qu’il n’aurait pas tué Dink s’il avait su qu’il avait des enfants. C’est la première fois dans ma carrière d’avocat que je vois une Cour d’assises tolérer de tels comportements, des accusés agir ainsi sans aucune retenue, encouragés en cela par votre absence de réaction. Je demande que vous saisissiez le Ministère public de la menace qui vient d’être proférée ». Le bâtonnier de Dyarbekir, Sezgin Tanzikulu, qui participe à chaque audience, s’adresse à son tour au Président Canak : « Vous n’avez pas le droit de vous adresser à nous en nous rudoyant, car vous leur donnez de la sorte un mauvais exemple. Depuis la première audience vous utilisez des expressions affectueuses en vous adressant aux accusés. Votre volonté de ne pas faire éclater la vérité est évidente ». Parmi les quatre cents avocats de Turquie mobilisés pour la défense de la famille Dink, un confrère du barreau d’Adana renchérit : « Jusqu’à présent nous ne sommes pas intervenus face à de telles provocations par respect vis à vis de l’ autorité de votre Cour » .

Surpris par la charge des avocats de la partie civile, Samast s’interroge à haute voix : « Ils sont Arméniens, eux aussi ? » reconnaissant implicitement et nonobstant les dénégations du bâtonnier Aydin dans son courrier d’avril dernier au bâtonnier de Paris, le caractère éminemment raciste de son crime.

Les avocats de la famille DINK poursuivent leur implacable réquisitoire contre ces deux premières années de procédure mettant en exergue la volontaire inertie du Parquet, de la Cour et de son Président, leur accommodement des réponses dilatoires apportées par les directions des services de gendarmerie et de police de Trabzon, de police d’Istanbul et de l’administration des Télécommunications, aux demandes de communication d’information et de pièces en leur possession de nature à permettre d’établir les véritables responsabilités dans cette affaire.

« Le code de procédure pénale prévoit que c’est au tribunal de collecter les preuves matérielles des faits. Cela fait deux ans que ce procès a débuté et le stade où nous sommes arrivés est décevant car il n’y a pas eu de votre part de recherche d’éléments de preuve. Je vous demande de faire le bilan des initiatives que vous avez prises jusqu’à présent. Il en va de la responsabilité de votre Cour d’empêcher la rétention des informations par les administrations » rappelle Me Fetiye Cetin.

Plus brèves seront les interventions des avocats de la défense, dont le petit nombre s’avère emblématique de la confiance de leurs clients en la clémence du verdict à venir.

L’avocat de Yasin Hayal invite la Cour à « ne pas se laisser influencer par les analyses faites dans la presse », ajoutant : « il n’y a rien au dossier contre mon client hormis les déclarations de Samast et Tuncel ».

Interrogé à son tour, Ersin Yolcu précise : « Mon oncle (Yasin Hayal) m’avait dit qu’il allait envoyer Samast tuer quelqu’un. Ma plus grande erreur a été de ne pas dénoncer ce projet. Mais j’avais peur de mon oncle ». Son avocat, Me Feyzullah Sama, cite alors un arrêt de la Cour de Cassation sur l’état de contrainte et la menace exercée sur une personne qui ferait échec à sa poursuite sur le fondement d’aide et recel.

Également en charge de la défense des intérêts d’un autre « second couteau », Ahmet Iskender, Me Sama souhaite différencier ses clients des autres inculpés : « Nous ne voulons offenser personne. Nous sommes conscients qu’il y a ici une famille en deuil ».

Puis, s’adressant à la Cour : « Vous devez juger sur la base de preuves matérielles. Vous ne devez pas vous laisser influencer par les journalistes . Il n’existe pas dans cette affaire de structure organisée qui aurait élaboré cet assassinat et dont mes clients seraient membres. Je demande donc la remise en liberté de mes clients. ».

En l’absence de son avocat, interdit d’audience pour avoir distribué des tracts nationalistes devant le tribunal, Erhan Tuncel va terminer l’audience par la lecture, d’une voix monocorde et pendant près de quarante minutes, d’une déclaration écrite, affirmant avoir fait ce qui lui était possible pour prévenir l’assassinat en remontant les informations à ses interlocuteurs au sein des services de renseignement. Il conclue son propos en demandant à être remis en liberté.

A l’issue d’une ultime suspension d’audience la Cour a rendu tard dans la soirée son délibéré sur les demandes présentées par les parties : Elle accepte de saisir le Ministère public d’une demande d’information relativement aux menaces proférées par Samast et décide de faire injonction aux administrations récalcitrantes de répondre à ses demandes de communication de pièces.

Elle rejette, par ailleurs, les demande de remise en liberté.

A l’issue de cette audience notamment marquée par l’extrême combativité des avocats de la famille Dink, la Cour se retrouve face à ses responsabilités.

Elle ne peut désormais plus biaiser et se doit d’instruire réellement son dossier et rechercher la vérité, quelle qu’elle soit, sauf à entériner le sentiment que le procès est définitivement cadenassé.

Alexandre ASLANIAN Avocat au Barreau de Paris Vice-président de l’Association Française des Avocats et Juristes Arméniens (AFAJA)

VERBATIM

Mesme Havva, témoin

« Je marchais derrière la victime lorsqu’un homme m’a bousculé par derrière, puis j’ai entendu le bruit d’une arme ... La deuxième balle l’a touché à la tête mais la troisième ne l’a pas atteint. L’homme est resté une ou deux secondes à le regarder avant de s’enfuir. J’ai crié : « il a tiré sur cet homme ». Mon amie Songul m’a dit de me taire car il pouvait me tuer à mon tour. La deuxième fois où la police m’a convoqué ils m’ont montré Samast à travers une glace sans tain et je l’ai reconnu ».

Me Fethiye Cetin

« Le Procureur présent ce jour à l’audience y assiste pour la première fois mais son prédécesseur n’a jamais pris la parole en deux ans sauf pour s’opposer aux demandes que nous avons formulées. Ce qui est contraire aux devoirs de sa charge. Le Procureur de la république n’est pas une potiche mais doit être un acteur du processus aboutissant au jugement. Malgré nos efforts, nous n’avons jusqu’à présent pas réussi à faire éclater la vérité. L’’institution judiciaire a atteint ici ses limites qu’il convient de forcer. Nous avons fait des demandes pour que votre tribunal collecte des indices et des preuves mais elles ont été systématiquement rejetées. Il y a donc une carence manifeste de vos fonctions. Pour que la structure organisationnelle émerge, il faut que tous les témoins comparaissent. Pour que le processus ayant conduit à l’isolement de Dink, les responsabilités de ceux qui connaissaient les préparatifs soient mis à jour toutes les procédures doivent être réunies pour être jugées devant votre Cour. Vous devez interroger les responsables de la police et de la gendarmerie de Trabzon et d’Istanbul. Les unités responsables de la sûreté et du renseignement ont participé aux préparatifs ayant conduit à son assassinat. Le motif de son assassinat et le fait qu’on en trouve pas les responsables sont liés ».


Me Feyzullah Sama, avocat de Ahmet Iskender et Erdin Yolcu

« Dans une organisation les membres doivent se comporter comme des robots au moment de l’action. Or dans les faits que vous avez à juger, on ne voit pas qu’une quelconque discipline ait existé entre les accusés. Un membre d’une organisation mise sur place pour perpétrer un meurtre ne peut pas, comme c’est le cas en l’espèce, être allé acheter un crayon et trois gommes le jour du crime. Pour que la qualification d’organisation armée puisse être retenue la majorité des accusés auraient du être en possession d’une arme, or il n’y avait qu’une seule arme. Ahmet Iskender n’était au courant de rien. On a utilisé son téléphone, l’arme a été retrouvée dans son magasin. Or, rien dans ses déclarations, dans ses prises de position ne donne à penser qu’il était informé du projet de ce meurtre. Iskender a peur de Yasin Hayal . L’arme a très bien pu être cachée dans son magasin à son insu. Son téléphone faisait office de téléphone public, tout le monde l’utilisait . Contrairement à Samast, Tuncel et Hayal, les déclarations d’Iskender n’ont pas varié depuis le début de la procédure. Iskender n’était au courant de rien, il est poursuivi à tort. Il est dans cette une affaire une victime et non un complice. La famille du défunt a demandé à la Cour d’être traitée comme n’importe quel citoyen de ce pays. Nous demandons à notre tour la même chose. Ce n’est pas parce que la personne qui a été tuée était connue à l’étranger qu’il doit être fait de exceptions. »


Les autres articles.

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  • TURQUIE : LA DÉFENSE DERRIÈRE LES BARREAUX
  • Editorial du Président | 06 avril 2012

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  • DINK : LE VERDICT EST TOMBE, LA JUSTICE ATTENDRA
  • Depuis l’audience du 29 juillet 2011 où les avocats de la partie civile avaient mis en évidence la présence d’une équipe opérationnelle assistant Ogün Samast, la Cour s’est empressée de mettre un terme à ce procès alors que l’instruction aurait dû être relancée. En relaxant le 17 janvier 2012 les 19 prévenus du chef de participation à une organisation terroriste en relation avec l’assassinat de Dink, la Cour d’Assises d’Istanbul valide la thèse officielle en ne retenant que la culpabilité de Yasin Hayal comme commanditaire, dans l’exécution du rédacteur en chef d’Agos. Retour sur les six derniers mois d’audience qui ont décrédibilisé la justice turque. Notes d’audience de l’AFAJA.


  • LA JUSTICE TURQUE DECREDIBILISEE
  • Communiqué de l’AFAJA :

    C’est avec consternation que l’Association Française des Avocats et Juristes Arméniens (AFAJA) a pris connaissance de la décision rendue par la 14ème chambre de la Cour d’assises d’Istanbul le 17 janvier 2012 qui, présentant l’accusé Yasin Hayal comme unique commanditaire de l’attentat, s’apparente à un nouveau déni de Justice pour la veuve, les enfants et la famille de Hrant Dink, journaliste turc d’origine arménienne assassiné le 19 janvier 2007.


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  • Samedi 26 novembre 33 avocats et un journaliste ont été inculpés du chef d’accusation de “participation à une organisation terroriste” par décision de la Cour d’assise d’Istanbul et incarcérés. Ces 33 avocats font partie du cabinet Asrin qui assure la défense du Leader du PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan), Abdullah Öcalan. Ces incarcérations interviennent après une grande vague d’arrestations menée le 22 novembre dans 16 départements de Turquie, et ayant conduit à l’arrestation d’au moins 100 personnes, dont 70 avocats.


  • Rapport de mission en Turquie de l’observatoire International des Avocats - octobre 2011
  • L’Observatoire international des avocats (l’Observatoire) a été saisi par la représentation du Barreau autrichien à Bruxelles concernant la situation de Me Filiz Kalayci, avocate au Barreau d’Ankara, qui se trouve actuellement en Autriche.

    Me Filiz Kalayci est accusée, ensemble avec trois autres membres du Barreau d’Ankara, Me Hasan Anlar, Me Murat Vargün et Me Halil Ibrahim Vargün, d’appartenance et d’assistance à une organisation illégale et une audience a été tenue, en son absence, devant la 11e Cour pénale spéciale à Ankara le 6 octobre 2011.

    Dans ce contexte une mission de l’Observatoire a été organisée du 5 au 7 octobre 2011 à Ankara en Turquie. Bien que l’assistance à l’audience au procès de Me Kalayci et ses confrères devant la 11e Cour pénale spéciale à Ankara ait été l’objectif principal de cette mission, le déplacement à Ankara a également permis :

     >d’identifier d’autres cas d’avocats les plus menacés afin de pouvoir leur apporter le soutien de l’Observatoire le cas échéant ;

     >d’évaluer la situation générale dans laquelle les avocats exercent en Turquie et d’identifier d’éventuelles violations auxquelles ils seraient soumis dans le cadre de leur exercice quotidien.


  • La législation turque expose un professeur d’histoire à la crainte constante d’être poursuivi pour ses opinions sur les événements de 1915 concernant la population arménienne
  • Dans son arrêt de chambre, non définitif1, rendu ce jour dans l’affaire Altuğ Taner

    Akçam c. Turquie (requête no 27520/07) la Cour européenne des droits de l’homme

    dit, à l’unanimité, qu’il y a eu :

    Violation de l’article 10 (liberté d’expression) de la Convention européenne des

    droits de l’homme.

    Le requérant, M. Taner Akçam, alléguait que la crainte d’être poursuivi pour ses opinions

    sur la question arménienne le soumettait à une tension et à une angoisse telles qu’il

    avait arrêté d’écrire sur ce sujet.


  • REPORTERS SANS FRONTIERE : LES JOURNALISTES TURCS PRIS EN OTAGE DANS L’OFFENSIVE CONTRE LE PKK
  • TURQUIE : Les journalistes pris en otage dans l’offensive contre le PKK

    Alors que l’offensive militaire s’intensifie dans l’est de la Turquie et jusque dans les pays voisins, la presse est plus que jamais prise en otage dans l’affrontement entre les autorités et les rebelles kurdes du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, interdit). Procès en cascade, détentions prolongées, et maintenant directives gouvernementales à destination de la presse… L’amalgame entre combattants rebelles et journalistes abordant la question kurde d’un point de vue critique se perpétue, au nom de la lutte antiterroriste. Parallèlement, les inquiétudes montent quant à la volonté du gouvernement de contrôler l’information sur l’offensive en cours.


  • MOURIR UN 24 AVRIL !
  • Accident ou crime raciste ? Tel est le véritable enjeu du procès qui s’est ouvert le 29 juillet 2011 devant le Tribunal militaire de Diyarbakir à l’encontre du soldat Kvanc Agaoglu, accusé d’avoir involontairement donné la mort le 24 avril 2011 à un appelé d’origine arménienne, Sevak Sahin Balakçi, au sein du camp militaire de Kozluk, dans la région de Batman.


  • DINK : UNE EQUIPE OPERATIONNELLE COUVRANT SAMAST MISE A JOUR
  • Alors qu’Ogun Samast a été condamné le 25 juillet dernier par la Cour d’Assises des mineurs à l’emprisonnement à vie, ramené à plus de 22 ans compte tenu de sa minorité à l’époque des faits, le procès des complices de l’assassin de Hrant Dink se poursuit devant la 14ème chambre de la Cour anti-terroriste d’Istanbul. A l’audience du 29 juillet 2011, les avocats de la partie civile ont mis en évidence la présence d’une équipe opérationnelle assistant Ogun Samast a proximité du siège de l’hebdomadaire le jour de l’attentat contre le journaliste arméno-turc. Notes d’audience de l’AFAJA.


  • Procès Dink : UN ACCUSE DENONCE A SON TOUR LES CARENCES DE L’ENQUETE
  • Sur fond de récentes atteintes judiciaires à la liberté d’expression en Turquie, le mince espoir d’une avancée du procès pourrait être lié à la désignation d’un nouveau procureur. La 17ème audience du procès de 19 des 20 accusés de l’assassinat de Hrant Dink a eu lieu le 28 mars 2011 devant la Cour d’assisse d’Istanbul dans un climat de recul des avancées de la société turque en matière de liberté d’expression.

    Ainsi, le 3 mars deux journalistes d’investigation étaient interpellés puis placés en détention, pour une période qui s’annonce durable, au motif allégué de leur appartenance au présumé réseau kémaliste occulte Ergenekon regardé comme ayant tenter de fomenter un coup d’Etat.


  • Procès DINK : La décision d’ouvrir une enquête à l’encontre de 30 responsables des forces de sécurité : véritable avancée ou trompe-l’œil ?
  • Semblant tirer les enseignements de l’arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme du 14 septembre 2010 condamnant la Turquie pour manquement à son obligation de protéger la vie de Hrant DINK ainsi que pour l‘ineffectivité des enquêtes pénales ouvertes contre les forces de l’ordre, le Parquet d’Istanbul a décidé d’engager des poursuites à l’encontre de hauts fonctionnaires des services de sécurité. Notes d’audience de l’AFAJA.


  • JUSTICE POUR HRANT DINK
  • Il y a quatre ans, le 19 janvier 2007, le journaliste turco-arménien Hrant Dink était assassiné à Istanbul, aux pieds de l’immeuble abritant la revue Agos (le sillon) dont il fut le fondateur.

    Homme de paix et de dialogue, Hrant Dink était un combattant de la liberté : celle de penser, de lire et d’écrire sur l’histoire commune des peuples turc et arménien, tragiquement interrompue par le génocide de 1915.

    Il incarnait un espoir pour des milliers de Turcs et d’Arméniens désireux d’appréhender leur avenir ensemble, dans le souci de la vérité et le respect de l’autre.


  • DISPARITION DE HAKAN KARADAG
  • C’est avec une profonde tristesse que l’Association Française des Avocats et Juristes Arméniens (AFAJA) a appris le décès brutal de notre confrère et ami Hakan Karadag, retrouvé pendu à son domicile.


  • DINK : L’ECLATEMENT DU PROCES
  • Bénéficiant d’une loi adoptée en juillet 2010, Ogun Samast sera finalement jugé par une Cour d’Assises des mineurs. Si l’arrêt de la Cour européenne de Strasbourg, prononcé le 14 septembre dernier et condamnant la Turquie « pour absence d’enquête effective » dans le meurtre de Hrant Dink, a largement occupé les débats, la Cour d’assise d’Istanbul a préféré surseoir avant d’en tirer les enseignements… Verbatim et notes d’audience de l’AFAJA.


  • ASSASSINAT DE DINK : LA TURQUIE CONDAMNEE PAR LA CEDH
  • Nous publions dans son intégralité l’arrêt rendu par la Cour Europérenne des droits de l’Homme le 14 septembre 2010 condamnant l’Etat turc pour violation des articles 2 (droit à la vie, absence d’enquête effective), 10 (liberté d’expression) et 13 (droit à un recours effectif) combiné avec l’article 2 de la Convention Européenne des droits de l’Homme. Cette décision constitue une avancée importante dans cette affaire, sanctionnant la responsabilité, à plusieurs niveaux, de l’Etat turc dans l’assassinat du rédacteur en chef du journal Agos.


  • HRANT DINK : UN CRIME D’ETAT
  • Les spectres du JITEM et d’ERGENEKON ont plané lors de la 13e audience du procès des auteurs présumés de l’assassinat du fondateur d’AGOS et les frères Osman et Yasin Hayal ont été formellement identifiés sur les lieux du crime par le témoin anonyme. La Cour a néanmoins ordonné la remise en liberté d’Ersin Yolcu et Ahmet Iskender. Verbatim et notes d’audience de l’AFAJA.


  • LA « FAMILLE PROFONDE » DE HRANT DINK S’INVITE AU PROCES
  • Dans la continuité des précédentes, la 12ème audience du procès de l’auteur et des complices présumés de l’assassinat de Hrant Dink a été marquée par l’obstruction de la Cour vis à vis de la manifestation de la vérité.


  • QUI A VRAIMENT TIRE SUR HRANT DINK
  • Lors de la 11e audience du procès des auteurs présumés de l’assassinat du fondateur du journal AGOS, les avocats de la famille Dink ont mis à mal la thèse soutenue par le Ministère public. Une partie de la procédure Ergenekon sera jointe au dossier et Ogün Samast pourrait ne pas être le véritable tireur. Verbatim et notes d’audience de l’AFAJA.


  • Hrant Dink « DANS CINQ ANS JE SORS… »
  • Assassinat de H. Dink

    Menaces contre la famille de la victime, propos raciste et dénonciation de la passivité de la Cour ont marqué la 10ème audience du procès des assassin et complices présumés du meurtre de Hrant DINK.


  • UN PROCES QUI NE TIENT PAS SES PROMESSES.
  • Où aboutira le procès des assassins de Hrant Dink ?

    C’est la question que l’on est en droit de se poser à l’issue de la neuvième audience, le 20 avril 2009, du procès des meurtrier et complices présumés de Hrant Dink, ouvert depuis le 2 juillet 2007 soit à peine six mois après les faits, devant la 14e chambre de la Cour d’assises d’Istanbul.

    Malgré vingt mises en examen concernant au premier chef Ogün Samast, accusé d’être l’auteur des coups de feu, Erhan Tuncel et Yasin Hayal inculpés de l’avoir incité au crime, la crainte s’installe de voir le procès s’enliser dans les sables d’une vérité officielle et aboutir à un verdict minimaliste concernant des individus désoeuvrés originaires de Trabzon dont cinq seulement sont encore en détention.


  • EDITORIAL