AFAJA : Association Française des Avocats et Juristes Arméniens

EDITORIAL


Autant le dire clairement.

Alors que les historiens tentent de s’accaparer du sujet pour en faire leur « chasse gardée », le Génocide est pour nous, avant toute autre considération, un crime. Qui plus est, le plus grave des crimes contre l’humanité.

Le crime commande que Justice soit rendue aux victimes, ce qu’attend toujours le peuple arménien depuis 1915.

Et son cri n’est autre chose qu’un appel à la Justice.

- Contre l’oubli et pour la reconnaissance du génocide par la Turquie mais aussi pour une prise de conscience sincère de son histoire par le peuple turc ;

- Contre le mensonge et le négationnisme d’Etat ;

- Pour les réparations, quelles qu’en soient la nature et l’étendue.

Car c’est bien là la spécificité - d’autres diraient l’unicité – du génocide arménien.

La Turquie refuse encore de le reconnaître et son déni commande aux rescapés et leurs descendances d’en alimenter en permanence le souvenir et d’échapper par l’entretien de ces souffrances à une seconde mort que certains semblent vouloir lui prédestiner.

C’est aussi un « génocide exemplaire » dont les conséquences resteront irréversibles puisque la présence tri millénaire du peuple arménien en Anatolie a totalement disparue et que les autorités turques s’efforcent encore d’en effacer la trace.

Ces pages sont le témoignage de ce combat douloureux et complexe dont il faudra un jour sortir non pas « vainqueur » - ce mot relèverait de l’indécence dans ces circonstances - mais apaisé, lorsque justice sera rendue.


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